Critique : Il était une fois 2

 

Titre : Il était une fois 2

Réalisateur : Adam Shanbkman

Année : 2022

Résumé : 

Giselle, quinze ans plus tard, emménage avec sa famille dans une nouvelle ville. Plus le temps passe et plus elle a l'impression que sa vie a perdu de sa magie. Elle lance donc un sort afin de transformer son quotidien en conte fées. Cependant, ses actions pourraient bien se retourner contre elle et mettre en danger ceux qu'elle aime.

Avis :

Étant une grande fan du premier film depuis que je suis allée le voir au cinéma quand j’avais huit ans, j’avais très hâte de voir ce film. Malheureusement, je dois dire qu’il m’a un peu déçu. C’est sympathique, on passe tout de même un bon moment, mais c’est loin d’atteindre la grandeur du premier.

Ça reprend les ficelles des vieux Disney sans que ça aille plus loin. Je n’ai pas sentie de réelle seconde lecture. L’univers de conte de fée qui prend place fait tout de même des parallèles avec la « vraie vie », mais sans avoir de sens réellement profond. Ça enchaîne surtout les références aux films Disney. Je dois quand même admettre que j’apprécie toutes ces références à Cendrillon, Raiponce, La belle et la bête et plein d’autres. Et le fait que Pip se transforme en chat parce que l’animal de la méchante doit forcément être un chat, ça me fait bien rire. Une des seules touches qui part dans quelque chose d’original est l’intrigue concernant les deux méchantes. Gisèle qui se transforme en méchante confronte l’autre méchante. Elles se disputent, comme quoi il ne peut y avoir deux méchantes dans un compte de fée. J’ai aimé l’idée. Cependant, ça ne vas pas plus loin que ça. Je comprends que ça fait un parallèle avec le fait que dans le monde réel, Malvina a tassé Gisèle de son comité, mais c’est vraiment faible comme enjeu.

La méchante est assez fade, en plus de souffrir la comparaison avec Narissa. Narissa avait beaucoup moins de temps d’écran, mais elle dégageait une prestance très marquante. Ce qui n’est pas le cas de Malvina. On dirait que Disney ne sait plus comment faire de bons méchants. On n'a plus de Lady Tremaine et Frollo et leur violence psychologique. De Jafar, Maléfique, Ursula qui jouissent à semer le mal autour d’eux. La Méchante Reine qui veut froidement la mort de Blanche-Neige en plus de vouloir son coeur en guise de trophée. Gothel et son emprise narcissique sur Raiponce. Les nouveaux Disney font moins de méchants, créant des intrigues plus terre à terre avec moins de manichéisme. Mais dans Il était une fois 2, on est pas du tout dans cette ambiance. Ça reprend les ficelles des vieux comte de fée et les méchantes sont Malvina et Gisèle. Des méchantes assez pauvres, qui ne font rien de réellement méchant.

Le conflit de Gisèle qui devient méchante reste quand même intéressant à suivre. Elle lutte contre sa nouvelle personnalité, ce qui rappelle beaucoup Gollum. Ça ne m’a pas convaincu à cent pour-cent mais j’ai tout de même apprécié cette Gisèle.

Voir Morgan adolescente m’intriguait mais je trouve que le film tombe dans les clichés de l’ado malheureuse. Une adolescente triste n’est pas obligée d’être cynique. Pourtant, c’est ce qui caractérise Morgan. On la comprend d’être déprimée, elle déménage. C’est dur pour n’importe quel jeune. Mais même avant le déménagement on appuie qu’elle est « ado » et c’est pour ça quelle est morne et que Gisèle ne la saisit pas. Être adolescent n’est pas supposé être un trait de caractère. J’apprécie tout de même qu’ils n’ont pas fait d’elle une frustrée qui crache sur tout. On voit encore la petite fille qui aimait tant les contes de fée. Par exemple, elle adore sa nouvelle chambre toute rose style princesse. C’est mignon de voir une adolescente garder son coeur d’enfant comme ça.

Même s’ils n’apparaissent pas souvent, j’ai adoré voir Nancy et Edward. J’aurais pris plus de développement sur le couple mais on voit qu’ils sont heureux et qu’ils vont bien ensemble. Ça fait sincèrement plaisir.

Concernant Robert, ça parait qu’ils ne savaient pas quoi faire avec lui. Les moments où il essaie de se battre avec des monstres n’amènent rien à l’histoire. Il y a quand même une idée intéressante concernant sa peur de passer à côté de sa vie mais on ne la développe pas.

L’idée la plus intéressante du film selon moi c’est Gisèle qui ne veut pas être une belle-mère parce que les belles-mères ont le mauvais rôle dans son monde. Au premier abord, cette thématique m’accroche direct, mais en réfléchissant, ça contredit ce qui a été mis en place dans le premier film. Dans Il était une fois, Gisèle rassure Morgan en lui disant que Nancy sera une gentille belle-mère, qu’elle connaît elle-même plein de belles-mères gentilles et elle est persuadée que la belle-mère d’Edward est, je cite, « exquise ». De prime abord, l’idée que Gisèle se fait des belles-mères dans Il était une fois 2 ne fonctionne pas. En deuxième lieu, ça m’a fait tiquer que Morgan appelle Gisèle « maman ». Elle l’a connu trop vieille pour ça. Puis s'ensuit le conflit entre les deux femmes où Morgan en mode gros drame lui balance « t’es même pas ma mère, t’es ma belle-mère ». Je sais que c’est pour amener une belle révélation mère-fille à la fin mais ça faisait un peu ridicule. Tout de même, le moment à la fin où Gisèle assure à Morgan qu’elle est sa fille, c’est magnifique. Ça m’a sincèrement fait pleurer. Mais je pense qu’elle aurait pu faire cette déclaration en gardant le rôle de belle-mère. Ça aurait montré qu’être une belle-mère, c’est un beau rôle qui peut être aussi important que celui d’une mère. Que « belle-mère » n’a pas à être en dessous de « mère ».

Le meilleur personnage du film c’est définitivement Edward. Dommage qu’il n’ait pas un plus gros rôle. Mais quand il est là, c’est parfait. Il est drôle, attachant. Ses expressions faciales et ses répliques sont savoureuses. Chacune de ses scènes sont un pur bonheur.

Il était une fois 2 n’était pas nécessaire comme suite. Elle n’apporte pas grand chose sauf quelques petites idées pas mal. C’est principalement une occasion agréable de revoir les personnages qu'on a aimé. Surtout Edward.