Critique : Un hiver dans le coeur
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Titre : Un hiver dans le coeur
Auteur(e) : Mylène Arpin
Édition : Hurtubise
Nombre de pages : 115
Résumé :
À 15 ans, Émilie et Myriam sont amies depuis toujours, presque sœurs. Si la première vit son adolescence assez sereinement, malgré la séparation de ses parents, Myriam multiplie les conquêtes en attendant de trouver le grand amour.
Elles ont cet âge où tout semble plus dramatique ou plus grandiose. Et comme ça arrive si souvent dans la vraie vie, elles ne voient pas toujours venir les choses. Survient un drame. Et l'innocence prend fin.
Avis :
Malgré que j'aie apprécié ce livre, j’ai quand même été déçue. C’est seulement à la fin qu’il se passe réellement quelque chose. Ce qui est assez dommage car l’histoire n’a pas le temps de l’exploiter. Le drame arrive, on en parle un peu, et le livre finit déjà. Je crois qu’il aurait été plus pertinent de le placer au milieu et de l’approfondir durant toute la deuxième moitié. Une chose que je lui reconnais néanmoins c’est la surprise que génère ce drame. La protagoniste le vit sans qu’elle ne s’y attende, et comme le lecteur ne s’y attend pas non plus, on vit le choc en même temps qu’elle. C’est brillant. L’identification au personnage se fait plus facilement. Mais on aurait dû l’approfondir plus.
Sinon, le reste de l’histoire s’en sort correctement. Comme je l’ai mentionné, il ne se passe pas grand chose, mais ça n’en reste pas moins ennuyant. Certains pourraient trouver le livre ennuyant, mais ça n’a pas été mon cas. On suit le quotidien d’une adolescente très rattachable. Émilie est attachante. C’est une ado ordinaire, sans vraiment d’histoires, mais qui a ses petits problèmes. Ça fait du bien car elle n’est pas du genre à se victimiser, malgré tout. Elle est mignonne. On la suit dans ses passions, ses réflexions. Sans que ce soit extraordinaire, Émilie a une personnalité et un quotidien tout de même agréable à suivre.
Le thème de l’amitié est un des principaux. Émilie n’a qu’une amie, Myriam. Elle réfléchit sur cette relation, comment Myriam est différente d’elle, l’évolution de leur amitié, la dépendance de Myriam aux garçons… C’est intéressant à suivre.
Bien qu’elle n’aie qu’une amie, Émilie n’en fait pas un drame en mode, « je suis une looser parce que je n’ai qu’une amie ». Émilie ne souffre pas d’un gros manque de confiance en elle. Elle a ses complexes et insécurités comme toute adolescente, mais elle est du genre à s’assumer et à être bien avec elle-même. Ça m’a charmé chez elle.
J’ai aimé comment est abordé l'intrigue autour du nouveau copain de sa mère. Enfin une fiction qui ne fait pas du beau-père un abuseur sexuel. J’en ai tellement assez de cette représentation des beau-pères. La situation d’Émilie est très réaliste. Elle a beaucoup de misère à apprécier cet homme qui s'impose dans sa vie, mais ce n’est pas par caprice. On comprend ce qui l’agace chez Pierre. Sans qu’il soit diabolisé, on peut comprendre pourquoi Émilie ne l’apprécie pas. C’est très bien exécuté.
J’aime l’univers dans lequel repose le récit. On visualise bien le décor hivernal et le village en bordure du fleuve. Pour en revenir au drame de fin, on pourrait penser qu'il sort de nulle part. Sans divulgâcher, je ne serais pas d’accord avec cette affirmation. C’est le genre de drame que la plupart du temps, on ne voit pas venir, justement. Et l’auteure arrive parfaitement à le retranscrire. La situation est dépeinte avec beaucoup de réalisme. Cependant, je continue de croire que le livre aurait été franchement meilleur s'il avait développé ce drame sur minimum une centaine de pages. Je ne regrette toutefois pas ma lecture. C’était léger, mais avec une fin poignante qui vient nous chercher.
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Très bonne critique. Bien écrite.
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