Critique : Pratique d'incendie

Titre : Pratique d'incendie 

Auteur(e) : Kiev Renaud

Édition : Leméac

Nombre de pages : 108

Résumé : 

La vie intérieure de Camille est aussi rocambolesque que sa vie extérieure est commune. Fillette de banlieue sans histoire, elle s’en raconte beaucoup et semble même y croire un peu. Pour un temps, ses amies partagent son imagination débordante, mais arrive l’adolescence et toutes, sauf Camille, passent à autre chose. La mort, qui était déjà une obsession, devient alors une idée fixe et Camille, croyant la sienne proche, crée un journal où elle envisage les différentes manières de mourir, façon pour elle de conjurer le sort. 

Ce roman, le troisième de Kiev Renaud, tient tout entier dans la langue, allègre, colorée, pétillante, vraie. On s’éprend de cette fillette qui cherche par tous les moyens à se rendre visible et intéressante, mais qu’un physique commun, un milieu sans histoire, une famille désespérément normale empêchent de sortir du lot.

Avis :

J'ai beaucoup d'affection pour ce court roman. Avec le personnage de Camille, Kiev Renaud a su retranscrire l'état d’esprit d'une jeune fille qui termine sa sixième année et qui débute le secondaire. En lisant ce livre, j'avais vraiment l'impression de revivre cette période de ma vie. Camille quitte l'enfance pour le monde de l'adolescence, et ce changement se fait à travers le thème de la mort. Le regard qu'elle pose sur cette dernière est tintée d’innocence. Sincèrement, j'ai trouvé Camille très mignonne dans ses réflexions. Un exemple frappant est celui où elle en apprend sur le suicide. Elle a de la misère à comprendre ce type de mort. On peut le voir dans cet extrait :

« concept étonnant : une mort subite infligée à soi-même. Il n’y a pourtant aucune raison de courir aux devants de la mort, la vie est déjà assez dangereuse comme ça. Cela peut apparaître comme une solution pour arrêter de souffrir, nous dit-il. C’est pourtant bien la dernière chose à laquelle je penserais pour me remettre d’une chute à vélo. » (Renaud, 2021, p. 91).

Dans ce passage, on sent bien le regard innocent de la jeune fille. Sa manière de penser donne un effet assez naïf et léger malgré la lourdeur du sujet en question. Car en effet, le livre se centre beaucoup sur le thème de la mort, mais dans une perspective tout de même légère. Mais le livre n'en est pas moins profond. On suit le parcours psychologique d'une préadolescente qui se pose plein de questions sur la vie. 

Je conseille ce livre à toute personne ayant déjà eu douze ans. Je crois que peu importe en quelle année on a eu douze ans, ce livre peut nous rejoindre. Même si, au premier abord, le public cible est les préadolescents, je conseille ce livre à tout le monde car n'importe qui ayant déjà eu douze ans peut se reconnaitre.


Commentaires

  1. J'ai deux autres recueils de textes de Kiev, si tu aimerais que je te les passes ;)

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