Critique : Superbad
Titre : Superbad
Réalisateur : Greg Mottola
Année : 2007
Résumé :
Seth et Evan sont amis d'enfance. Malheureusement, c'est la fin des années lycée pour eux deux, et l'année prochaine, ils seront séparés car ils entreront dans deux universités différentes. Mais avant d'entrer à l'université, ils comptent bien avoir leur première expérience sexuelle. Il ne reste plus qu'une seule soirée avant les grandes vacances, et ils espèrent atteindre leur but. Malheureusement, ces deux étudiants n'appartiennent pas aux groupes dominants du lycée. Ils doivent compter sur un de leurs amis, surnommé Fogell, qui s'est procuré une fausse carte d'identité, et sur laquelle il a fait écrire « McLovin, Hawaïen, 25 ans et donneur d'organes ». C'est grâce à cette fausse carte qu'ils vont pouvoir acheter de l'alcool et tenter d'atteindre leurs objectifs.
Avis :Au départ, j’ai écouté ce film seulement pour Christopher Mintz-Plasse. J’ai su qu’il s’agissait de son premier rôle et aussi de son plus connu, alors je me devais de voir ce film.
J’ai commencé mon visionnement à reculons en me disant que ce n’était pas du tout mon style de film. Que je n’aimais pas les teenmovies centrés sur le sexe et les ados débiles. Mais franchement, c’était loin d’être aussi mauvais que je m’étais imaginée. Je m’attendais à un film avec des personnages masculins vraiment lourds qui ne pensent qu’au sexe et à l’alcool. En fin de compte, il n’y a que Seth qui correspond à ce genre de personnage. Je l'ai trouvé assez détestable. Il n’a pas de respect pour les femmes. Même Evan lui fait la remarque, étant tanné qu’il parle toujours en mal de Becca en la traitant de salope constamment. Seth est aussi irrespectueux dans d’autres situations. Par exemple, il insulte à fond une de ses professeures, et il méprise sans retenue Fogell...
Donc oui, c'est un teenmovie qui parle de sexe, mais pas que. Et ça en parle sans être malsain. Sauf un peu de la part de Seth, mais le film est au courant que ses propos ne sont pas acceptables. On a bien sûr aussi droit à des passages où les gars regardent les fesses et les sains des filles. Mais j'ai trouvé ça drôle et sympathique. J’étais pareil à cet âge, alors...
Un mot sur les personnages féminins. Elles sont très bien réussi. Elles ne sont pas des stéréotypes de filles méprisantes envers les garçons, ou bien des salopes qui acceptent toutes sortes de toxicités. Non, le film est loin de tout ça. On aurait dit de vraies adolescentes, et même si on ne les voit pas beaucoup, elles ont chacune leur propre caractère. Évidemment, on les voit à travers le regard des protagonistes masculins, mais j’ai trouvé qu’elles faisaient très réalistes. Je me suis quand même un peu identifié à elles. Surtout à Jules, joué par Emma Stone. J'ai aimé qu'elle ne boive pas d'alcool. Elle n'a rien contre les fêtes, c'est même elle qui l'organise. Elle sait s'amuser, mais elle ne boit pas. J'ai adoré que le film inclut un personnage comme ça.
J’ai trouvé que c’était une expérience intéressante de voir l’adolescence d’un point de vue masculin. Ça m’a permis de voir l’autre côté. Ça m'a fait réfléchir sur ma propre adolescence et sur mes camarades de classe masculins. Faut dire aussi que j’étais dans une école composée d’une majorité de garçons, mais ils sont tout de même restés un mystère pour moi. Comme si l’homme était inatteignable. Je réalise bien que, en fin de compte, qu’on soit gars ou filles, on est tous des ados normaux avec notre propre personnalité. Superbad m’a aidé à démystifier l’adolescent gars. Le film m'a notamment rappelé qu’au secondaire, je voulais être amie avec les garçons. Mais ce n’est jamais arrivé. J’aurais bien voulu être amie avec des gars comme Evan et Fogell.
Je me suis vue à travers Fogell. Moi aussi j’étais une nerd maigrichonne à lunettes de métal. Fogell est un peu à part des deux autres protagonistes. Il n'est pas vraiment ami avec eux. Je me suis reconnue dans cette dynamique. Comme Fogell, je ne faisais pas vraiment partie de la gang. Donc, Fogell a un arc de personnage plus de son côté. Il sert au début à acheter de l'alcool pour la fameuse fête. Mission qui est loin de le mettre à l'aise. Il finit par se trouver impliqué dans une histoire avec deux policiers, puis au final, il passe presque la nuit entière avec eux. Grâce à ces policiers qui le prennent sous leur aile, Fogell gagne en assurance au fil du film. Ce qui est beau à voir. En ce qui concerne les policiers, parfois ça devient un peu trop délirant, mais c'est un délire que j’accepte. C'était bien drôle. Un point que j’ai aimé ; bien que Fogell soit le seul des trois
protagonistes a ne pas se saouler la gueule, c’est pourtant celui qui a
le plus de fun durant tout le film / toute la soirée. Il boit un peu,
mais je crois que c'est seulement deux bières à peu près. J’ai aimé
cette touche. Voir Fogell avoir le plus de fun, vivre un délire total avec deux policiers déjantés, ç’a été un vrai plaisir. J’aurais également eu besoin de deux policiers cool pour me montrer que j'en vaut la peine, moi aussi.
Et puis toute l'intrigue autour de la fausse carte d’identité m'a bien fait rire. Je comprends que ce soit devenu culte chez les fans du film.
J'ai aimé que le film se déroule sur seulement
vingt-quatre heures. Ça crée une bonne dynamique. Ce n'est pas rien, réussir à donner des
développements de personnages sur une aussi courte période, tout en nous faisant aimer les dits personnages. Petite exception pour Seth que je n'aime pas, mais j'apprécie sa prise de conscience à la fin.
Evan, je l'ai beaucoup aimé. Contrairement à Seth, il respecte les filles. Il s'intéresse à Becca, et ce n'est pas qu'une question de sexe. Oui, il la désire, mais il l'aime pour sa personnalité puis il est très consciencieux sur le consentement. Il y a tout un passage sur sa relation avec Bacca, leur envie de faire l'amour ensemble, et sur ce que ça implique d'avoir des rapports sexuels quand on a consommé. C'était très bien fait. Pour un film sorti dix ans avant que le mouvement #metoo soit connu, j'ai trouvé ça génial!
Au final, Superbad c'est une histoire d'amitié, et de confiance en soi. La réconciliation entre Seth et Evan est touchante et j'ai beaucoup aimé qu'ils n'aient eu aucune gêne à se dire "je t'aime".
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