Sans trace - CHAPITRE 21
Chapitre 21
Vendredi 5 décembre
Je range mon mascara et me regarde une dernière fois dans le miroir. J’ai la même allure qu’au 24 juin dernier, mais je suis plutôt d’humeur triste que festive. J’aimerais bien, tel un voyage dans le temps, descendre les escaliers et me retrouver à nouveau à cette soirée d’été. Je retrouvais Nadia et ma famille dans une ambiance de fête, et mon petit frère sera là, enjoué, comme à son habitude.
C’est l'exposition de Daniel ce soir. On doit se rendre au salon funéraire. On a vécu plus d’une semaine sans savoir ce qu’il était advenu de mon frère. Maintenant, on sait qu’il est mort. Voir son urne entourée de belles fleurs va peut-être m’aider à rendre les faits plus réels. Et si ça rendait le tout encore plus difficile? Mais pour traverser un dur moment, il faut l'affronter, non? Puis, je sais dorénavant que ma famille et moi, on restera toujours soudés. On ne vivra pas ce deuil seuls, chacun de son côté. On le vivra ensemble.
Mon père apparaît dans l’embrasure de la porte.
- Es-tu prête ma Lizou?
- Ouais…
Il s’avance vers moi et pose sa main sur mon épaule.
- Ça va aller.
- Je sais, dis-je dans un sourire triste.
Il me prend dans ses bras, je me réfugie dans cette chaleur paternelle qui me fait un bien fou. Je n’ai pas senti mon père si proche de moi depuis que Daniel a disparu. Il était tellement loin, toujours parti, distant, froid, inquiet. Maintenant, il est là. Il me sert contre lui de ses grands bras rassurants. Je retrouve enfin mon père.
Je me libère doucement de son étreinte, il me sourit tendrement.
- Tu es très belle, poussin.
- Merci papa.
Nous descendons ensemble.
Le trajet jusqu’au salon funéraire se fait dans le silence. Ma mère conduit, les bras tendus de tout leur long, tenant fermement le volant.
- En ce moment, Daniel me demanderait de mettre un disque de François Pérusse, histoire que ce soit moins plate, lance-t-elle.
- Ça serait son genre, dis-je le sourire en coin.
Lorsque nous arrivons au salon funéraire, nous sommes accueillis par une femme qui semble un peu plus vieille que mes parents.
- Vous êtes la famille Forand? nous demande-t-elle sur un ton bienveillant.
- Oui, répond papa.
- Vous pouvez me suivre.
Nous la suivons jusque dans un vaste couloir, puis elle nous invite à entrer dans le premier salon à gauche. La pièce est chaleureuse. Il y a un tapis gris au sol et plusieurs chaises. Au fond, l’urne de mon frère est posée sur une table grise foncée. L’urne en bois est vraiment belle avec son rouge pétant. À côté, se trouve la photo de Daniel que nous avions choisie. Le voir aussi souriant me donne envie de lui renvoyer son sourire. L’autel est submergé de fleurs, c’est magnifique.
- Moi, c’est Carole, nous informe la femme. Vous pouvez m’appeler si vous avez besoin de quoique ce soit. Mettez-vous à l’aise. Vous avez un vestiaire au fond pour vos manteaux.
Je m'approche d’un des nombreux bouquets qui entourent mon frère et regarde la petite carte qui y est accrochée.
- Maman, ça vient de tes collèges.
Je lui donne le carton puis elle le lit à haute voix.
- « Nous sommes avec toi, belle Kristelle ». C’est vraiment gentil de leur part.
L’arrangement floral est tellement beau. Il y a plusieurs fleurs rouges. Ça vient chercher la couleur de l’urne.
- Tu peux me donner ton manteau, Kristelle, fait mon père. Je vais le ranger.
Carole nous laisse seuls pendant qu’on s'installe. Je me recueille vite près des cendres de Daniel. Maverick et mes parents me rejoignent. Je sens le besoin pressant de m’accrocher à quelqu’un. Mon frère est juste à mes côtés alors je me colle contre lui. Voyant mon besoin de réconfort, il m’enveloppe de son bras. En temps normal, il ne m’aurait pas réconfortée physiquement, mais les temps ne sont pas normaux. Nous avons besoin les uns des autres et ce, plus que jamais.
- Tu as vraiment choisi une belle photo, Maverick, fait ma mère. Daniel est si rayonnant.
- Merci m'man.
La photo a été prise par Maverick le 24 juin dernier. Sur celle-ci, Daniel est dans la cuisine. Je me souviens de ce moment. Il s’était rempli une cuillère de moutarde et l’avait mangée d’un trait. Ça m’avait dégouté. Maverick et moi l'avions surpris en flagrant délit. Daniel était hilare. Maverick a su capter son expression joyeuse.
Nous restons tous les quatre, collés devant la photo pendant quelques minutes, jusqu’à ce que les premiers visiteurs arrivent.
- Salut, fait tristement ma tante Josée en entrant dans la pièce avec sa famille.
Les sœurs se jettent dans les bras l’une de l’autre tandis que Maverick et Killian vont s'asseoir à deux chaises de l’autel.
- Salut Steph, dis-je à ma cousine.
- Allô. Eh, c’est une photo qui date de cet été, remarque-t-elle en pointant le cadre.
- Oui, souris-je avec nostalgie.
- C’était tellement le fun cette soirée-là.
- Vraiment. C’est pour ça que j’ai décidé de porter le même linge.
- C'est vrai! constate-t-elle. C’est la même robe. Tu as bien fait de la mettre, elle te va super bien.
- Merci.
Pas le temps d’ajouter une parole de plus que la famille de Nadia entre dans le salon. Mon père les accueille aussitôt.
- Merci d’être venus.
- C’est normal, répond la mère de mon amie.
Alors que les adultes parlent entre eux, Nadia vient vers moi.
- Comment tu te sens? me demande-t-elle.
Je hausse les épaules.
- Pas top. Je ressens un gros vide.
Mon amie esquisse une moue triste, comme si elle allait pleurer.
- Je suis là, Liz.
À ses mots, je me jette dans ses bras. Mon amie me sert contre elle et me flatte le dos. Je me mets aussitôt à pleurer. Comme si le réconfort de Nadia me donnait le droit d’être vulnérable. Sentant mes spasmes, elle me sert encore plus fort.
- Il me manque tellement, chuchoté-je à travers mes pleurs.
- Je sais, dit-elle la voix chevrotante.
Les gens entrent de plus en plus. Les collègues de ma mère sont venus avec leurs familles. Ceux de mon père aussi. Des amis de Maverick viennent vers lui. Avec le début du cégep et la disparition de Daniel, il ne les a pas vus depuis un moment. Je n’arrive pas à entendre ce qu’ils se disent, mais je vois dans leurs visages qu’ils ont l’air contents de se revoir. Ils semblent même enchantés de rencontrer Killian.
Je surprends quelques regards sur moi. On dirait que le monde est surpris de me voir habillée en blanc. Je me sens comme Cheryl Blossom dans Riverdale lorsqu’elle a débarqué aux funérailles de son frère, vêtue de sa robe blanche. Il ne manquerait plus que je me mette à pleurer dramatiquement sur le cercueil de Daniel. Seulement, Dan n’a pas de cercueil.
La pièce commence à être bondée. Je suis touchée de voir autant de gens venir spécialement pour nous et mon petit frère. Une bande de jeunes d’environ douze et treize ans entre dans le salon. Ce doit être les camarades de classe de Daniel. Ma déduction se confirme lorsque je vois l’une d’entre elles se diriger vers Stéphanie.
- Comment tu vas? lui demande la jeune adolescente. Tu tiens le coup?
- Je tiens le coup.
C’est alors que j'aperçois Nicolas parmi les jeunes. Il vient directement vers moi.
- Salut, me dit-il tout simplement.
Je lui réponds la même chose. Que dit-on à un pré-ado qui vient de perdre son ami? Et lui doit se dire, que dit-on à une fille qui vient de perdre son frère?
- Je peux aller voir? demande-t-il timidement en pointant l’urne.
- Ben oui, certainement. C’est là pour ça.
Nicolas s’avance devant l'autel. Ses yeux balaient de l’urne à la photo, puis de la photo à l’urne. Je me demande à quoi il pense.
- C’est la première fois que j’entre dans un salon funéraire.
- Qu’est-ce que ça te fait?
- Ça me fait bizarre. Jamais j’aurais imaginé que Dan…
Il s'interrompt, coupé par l’émotion j’imagine.
- Personne ne pouvait s’imaginer ça.
Il retourne voir son père qui parle avec le mien. Je n’arrive pas à entendre ce qu’ils se disent, il y a trop de monde. Mais la rencontre semble conviviale. J'imagine qu’ils auraient seulement souhaiter se rencontrer dans d’autres circonstances.
Je constate que j’ai perdu Nadia. Je la cherche du regard parmi la foule. Je remarque finalement qu’elle est à l’entrée de la pièce, avec… avec la gang du théâtre! Ils viennent d'arriver, je crois bien. Je me précipite à l’entrée pour les rejoindre. Je me sens tellement comblée de les voir.
- Vous êtes venus! m’exclamé-je, émue.
- Évidemment, me répond Luka. Vraiment désolé pour ton frère.
- Merci.
- Au moins, vous l’avez retrouvé, fait Chloé, le regard triste.
- Ouin, c’est vrai. Savoir qu’il ne souffre pas, ç’a quand même quelque chose de soulageant.
- Le pire c’était de ne pas savoir…
Nadia me prend discrètement la main. Simple petit geste pour me rappeler qu’elle est là. Je serre sa main en guise de reconnaissance tout en continuant de parler avec les autres.
- Exactement, confirmé-je. Maintenant, on peut faire notre deuil en paix.
- Si tu as besoin de quoique ce soit, dit Bibiane en me flattant le bras, ne te gêne pas.
- Merci, t’es fine.
Nous nous plaçons sur le côté pour libérer l’espace.
- Alors, comment ça avance la pièce? demandé-je en m'asseyant sur une chaise près du mur. Je suis désolée, j’ai manqué la dernière réunion.
- Voyons, t’en fais pas pour ça, me rassure Luka. On comprend tout à fait.
- Ça prend forme, de plus en plus, informe Chloé avec enthousiasme. Les murs sont peints.
- Et les acteurs connaissent leur texte jusqu’à la scène 6, ajoute fièrement Simon.
- Pendant une pratique, j’ai fait ce que tu m'avais conseillé, me dit Bibiane. Ç’a fait rire tout le monde.
- Sérieux? ris-je m'imaginant Bibiane sortir le revolver de son soutien gorge.
- Personne ne s’y attendait, s’exclame-t-elle. On était crampé ben raide.
Ça fait du bien de rire un peu. Cette discussion avec la gang me confirme que cette activité, c’est ma place. Je sais que Daniel préférerait me voir faire ce que j’aime au lieu de culpabiliser seule dans ma chambre. Mon cœur est encore déchiré en mille morceaux, mais la vie continue et mes amis sont là pour mettre de la crème hydratante sur mon cœur endolori.
Le temps défile et mes amis décident de rentrer.
- Écris-moi quand tu veux, me dit Bibiane en mettant son manteau.
- C’est sûr. Merci Bibi.
- Prends soin de toi, fait Chloé en me serrant dans ses bras.
- Oui. On se revoit à l’école.
On s’envoie tous la main et ils disparaissent dans le couloir, sauf Nadia qui reste à mes côtés.
- Ça va? me demande-t-elle lorsqu’elle remarque que je balaie la tête dans tous les sens.
- Je vais voir où est Stéphanie.
Elle hoche la tête puis va rejoindre ses parents.
Je sors du salon et cherche ma cousine du regard à travers le corridor rempli de gens. J’entends des voix de jeunes dans un couloir. Je m’avance et trouve une petite pièce qui fait office de salle de jeux. Les adolescents s’y trouvent, autour d’une minuscule table pour enfants.
- Liz! s’exclame Stéphanie en me voyant.
- C’est le gros party ici, ironisé-je en m'asseyant près de ma cousine.
- Ouin! désolé, fait un jeune aux cheveux blonds, l’air un peu mal à l’aise. On veut pas avoir l'air de s'en foutre…
- Je sais bien que vous ne vous en foutez pas. Daniel aussi aurait trouvé le moyen de rire. Même en ces circonstances.
Le jeune esquisse un sourire triste puis baisse la tête.
- On avait du fun avec lui, souffle-t-il.
- Je m’en doute bien, dis-je sentant les larmes me monter aux yeux. C’était facile de s’amuser avec Dan. Depuis qu’il est né que nous jouons toujours ensemble. Il m’énervait parfois, mais c’était mon seul petit frère et je l’aime tellement.
La jeune fille qui parlait avec Stéphanie tout à l’heure émet un petit rire.
- Vous vous rappelez la fois où il s’est mis à chanter Shallow, en plein pendant le cours de français?
- Il a fait quoi? m’exclamé-je surprise.
- Ouais, confirme un autre garçon que je ne connais pas. Il a chanté les premières paroles du refrain et on l’a tous suivi après. Le prof n’avait juste plus le choix de se taire et d’attendre qu’on ait fini. On a chanté jusqu’à la fin du refrain.
Je me tourne vers Stéphanie et elle me confirme du regard.
- C’est hilarant. Pourquoi vous ne m’avez pas raconté ça avant?
Elle hausse les épaules.
- Je sais pas. Ça n’a pas adonné.
Une jeune employée apparaît devant la salle de jeu. Elle jette un regard, probablement pour s’assurer que tout va bien. Elle nous sourit puis repart dans le couloir.
- Les cours sont plates depuis qu’il n’est plus là, fait Nicolas qui était assis un peu à l’écart. On se tapait tout le temps des fous rire dans le cours de science.
Je souris tendrement. Je m’imagine Daniel et son ami exaspérer un professeur avec leurs rires étouffés.
Nous restons un bon moment, toute la bande, à discuter dans cette mini salle de jeu. Les parents de certains jeunes viennent les chercher pour partir. Comme la petite pièce se vide, nous décidons de retourner dans le salon. Il commence à se faire tard. Je constate qu’il reste de moins en moins de monde. Je vois les parents de Nadia faire leurs aurevoirs à ma famille.
- On va s’en aller, me dit Nadia en venant vers moi. Tu peux me texter ce soir si tu en ressens le besoin. Même cette nuit, s’il le faut.
- Merci Nad, mais je ne te réveillerai pas cette nuit.
- Ça me dérangerait pas, dit-elle dans un sourire complice.
On se fait un câlin.
- Je t’aime Nadichou.
Elle rigole puis me renvoie la pareille.
- Moi aussi Lizounou.
Une fois mon amie partie, il ne reste plus que ma famille dans le salon. Je vois ma mère, de dos, qui se recueille devant l’urne. Papa vient la rejoindre et l'enlace. Stéphanie et Josée sont assises collées l’une contre l’autre sur les chaises les plus proches de l'arrangement. Philippe se tient debout, la main délicatement posée sur l’épaule de sa conjointe. Killian est assis à côté de sa sœur. Il m’adresse un petit sourire de loin. Un sourire doux, à la fois triste et réconfortant. Sourire que je lui renvoie.
Je m’avance pour rejoindre mes parents et mon frère. Quand j’arrive à leur hauteur, maman passe son bras derrière mon épaule. Maverick qui était resté quelque peu en retrait suit mon exemple et va se réfugier auprès de notre père.
Je ne saurais dire combien de temps nous restons dans cette position. Ce moment de silence n’a rien de lourd. L’ambiance est au recueillement. On pourrait presque entendre l'esprit de Daniel nous parler. Je fixe sa photo devant moi. Mon frère me regarde de son air espiègle. Ça me donne envie de sourire. Puis, ça me donne envie de pleurer.
* * *
Quand je sors de la douche ce soir, tout le monde est déjà au lit. Les lumières de la maison sont toutes éteintes. En passant devant la chambre de Maverick pour me rendre à la mienne, j’entends mon frère m'appeler derrière sa porte entrouverte.
- Liz?
- Oui?
- As-tu parlé un peu avec les amis de Dan ce soir?
Je souris en pensant à notre petit moment dans la salle de jeux.
- Oui, à quelques-uns. Pourquoi?
- J’ai même pas eu le temps de leur parler. J’aurais voulu les rencontrer.
- C’est pas grave. Tu auras une autre occasion.
Sentant que cette conversation pourrait durer un moment, je me dis que rester derrière la porte n’est pas l’idéal. J’entre dans sa chambre. Il fait noir, je vois à peine sa silouette dans son lit.
- Tu as revu tes amis du secondaire ce soir.
- Oui! confirme-t-il. Ça m’a tellement fait du bien. On s’est entendus pour s’organiser une sortie bientôt.
- Génial! C’est vraiment une bonne nouvelle. Je peux me coucher avec toi?
- Ben oui, dit-il en me faisant une place.
Je me glisse sous les draps.
- Oh my god, il est chaud ton lit.
- Ha ! ha ! C’est à cause des draps-santé.
- Je ne voudrai plus jamais sortir d’ici.
Après quelques secondes de silence, mon frère me demande :
- Comment tu te sens avec tout ça? La mort de Dan me fait tellement mal. J’ai tout le temps envie de pleurer.
- C’est pareil pour moi, dis-je tristement. J’ai vraiment mal, mais je sais que je ne suis pas seule et je m’accroche à ça. Et je vais suivre une thérapie bientôt et ça, je sais que ça ne pourra que m’aider.
- Je me sens coupable pour tellement d’affaires. Je culpabilise parce que dans un sens, je suis soulagé qu’il… enfin… qu’il soit mort. Pas que je suis content mais…
- Relaxe, je comprends ce que tu veux dire. Ça faisait des jours qu’on avait aucune nouvelle de lui. Moi aussi je suis soulagée de savoir.
Il expire fort. Je pense l’avoir rassuré un peu.
- Mais j’arrête pas de me dire que si je ne l’avais pas amené manger une crème glacée avec vous ce soir-là…
- Il faut arrêter ça, dis-je fermement. Moi aussi, je me dis sans arrêt que si je l’avais gardé avec moi à l’épicerie, rien de tout ça ne serait arrivé. Et tu sais, maman nous a dit que même elle, se répète que si elle ne nous avait pas demandé de faire des commissions, ça ne serait pas arrivé non plus. Mais on n'a absolument rien fait de mal. C’est arrivé comme ça, on peut rien faire maintenant. C’est difficile, mais tout ce qui nous reste à faire c’est prendre soin de nous.
- T’as raison, souffle-t-il. Mais c’est difficile.
- Je sais. C'est difficile, mais il faut se le répéter ; on a rien fait de mal. C’est pour ça qu’il faudra consulter. Ça va nous aider à comprendre qu’on a rien à se reprocher.
Je ne suis pas certaine de me croire quand je dis que je n'ai rien à me reprocher. Cependant, la part rationnelle de moi sait que j’ai raison. Puis m'entendre le dire avec certitude ne peut pas nuire à Maverick et ses doutes.
- Merci de me dire tout ça, Liz.
- Je serai toujours là pour te dire de sages paroles.
Il rit légèrement.
- Bon, moi je me couche, conclue-t-il.
- Ben moi, je reste ici.
- Okay, dit-il en me faisant dos.
J’étais certaine qu’il me dirait de partir. Sa nonchalance me fait sourire. Je me tourne sur le côté à mon tour puis je laisse le sommeil venir à moi.
Samedi 6 décembre
- C’était vraiment une belle cérémonie, dit mon oncle avant de prendre une gorgée de bière.
Après les funérailles, nous, la famille proche, avons décidé sur un coup de tête, de nous réunir au restaurant préféré de Daniel. L’appétit n’est pas vraiment au rendez-vous, mais se faire une petite sortie en famille nous fait du bien. Nous sirotons chacun une boisson tout en partageant une assiette de nachos. La discussion tourne autour des funérailles. Je sais que ce n’était pas facile pour mes parents, mais l’événement était nécessaire. Rendre hommage à Daniel et prendre le temps de lui dire aurevoir nous a été bénéfique. Il y avait tellement de monde. Ça s'est passé au salon funéraire, dans une grande salle lumineuse. Les témoignages étaient nombreux et vraiment touchants. Quelques amis de Daniel ont eu le courage de dire quelques mots et même une de ses professeures. Elle a dit que malgré qu’elle l’ait eu dans sa classe à peine deux mois, elle l’a beaucoup apprécié comme élève. Le seul membre de la famille qui a été capable d’aller en avant pour dire quelque chose, c’est tante Josée. Elle a su rendre un bel hommage à mon frère, à son plus jeune neveu.
- J’ai vraiment aimé qu’on fasse jouer la chanson de La planète au trésor, dis-je. Je sais pas si vous avez remarqué, mais le monde a trouvé la toune vraiment bonne.
Daniel adorait La planète au trésor. C’était son film Disney préféré, alors on a fait jouer la chanson thème.
- C’est vrai, affirme ma mère dans un sourire triste. C’est fou comment cette chanson me fait penser à quand vous étiez petits.
Maverick me regarde avec complicité.
- On l’a écouté tellement souvent ce film-là.
- Vraiment, souris-je. Ça me donne envie de le revoir.
- On devrait s'organiser ça bientôt, propose Stéphanie. On se fait une soirée film entre cousins. Comme quand on était petits.
Killian, Maverick et moi approuvons son idée, puis la discussion se poursuit sur de doux souvenirs d’enfance.
C' une belle fin Corinne, merci de nous avoir partagé ce roman thriller j' en ai parlé à ma sœur de l' Ontario en visite chez -moi la semaine dernière, elle voulait le lire, je ne sais pas si elle a réussi à trouver le début, quand je lui parlerai, je saurai. Merci encore, Hélène Gosselin.
RépondreSupprimerTriste moment mais c’est bon de sentir la solidarité et la compréhension entre les membres de la famille.
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